Lynne
Cohen / Estate
Factory, 1994
Factory, 1994

Lynne Cohen / Estate
Factory, 1994
Epreuve à la gélatine argentique et Marie-Louise imprimée
( 111 x 129 x 4 cm encadré )
Edition de 5 ex
Courtesy Lynne Cohen Estate & Galerie In Situ-fabienne leclerc, Grand Paris

Lynne Cohen / Estate
Factory, 1994
Encadré

Lynne Cohen / Estate
Factory, 1994
Solo Exhibition view :
Lynne Cohen : Depth on the Surface
(Curated by Bert Danckaert & Joachim Naudts)
Foto Museum (FOMU) Anvers, 2020 - 2021

Lynne Cohen / Estate
Factory, 1994
Solo Exhibition view :
Lynne Cohen : Depth on the Surface
(Curated by Bert Danckaert & Joachim Naudts)
Foto Museum (FOMU) Anvers, 2020 - 2021

Lynne Cohen / Estate
Factory, 1994
Solo Exhibition view :
Lynne Cohen : Depth on the Surface
(Curated by Bert Danckaert & Joachim Naudts)
Foto Museum (FOMU) Anvers, 2020 - 2021
© FOMU - ANVERS

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Factory :

Avant même de commencer à travailler en couleur, au début des années 1990, j'ai pris la décision d'encadrer mes photographies en utilisant un Formica de différentes couleurs, plutôt que d'utiliser le noir, le gris foncé ou la fausse pierre comme je le faisais jusqu'alors.

Les couleurs choisies pour ces cadres se rapportaient à des détails présents dans les photographies, au coloris d'objets marquants ou encore à la température et aux odeurs que j'associais aux lieux. Il m'a paru que la couleur servirait à capter quelque chose de la quintessence ou du caractère du lieu, et donnerait au spectateur quelques informations supplémentaires à son sujet (sans toutefois dépasser un certain seuil).

 

Pour cette photographie, par exemple, j'ai choisi un cadre beige qui évoque la carnation des garçons-filles (lorsque j'ai vu ces mannequins, ils m'ont fait penser aux anges chantant et jouant de la musique dans un tableau de Hans Memling).

Faire surgir certaines associations par l'emploi de cadres colorés me semble, encore aujoud'hui, avoir été une bonne idée en ce qui concerne mes tirages en noir et blanc. De fait, après avoir récemment vu plusieurs de ces photographies alignées sur un mur, j'ai trouvé qu'elle s'accordaient très bien ensemble.

Depuis le début de ma carrière, j'ai voulu que mes photographies soient encadrées selon mon idée plutôt que celle d'un propriétaire ou en fonction d'un quelconque style institutionnel. A cette époque,  mon choix s'est porté sur les cadres de couleur.

Plus tard, lorsque j'ai commencé à photographier en couleur, cette solution ne m'a plus semblé adaptée, ni même possible. Il me semblait redondant d'encadrer une photographie en couleur dans un cadre coloré; et ce dernier devenait même une source de distraction.

Depuis quelques années, j'emploie donc des cadres gris foncé qui ne sont que très légèrement teintés de vert, de rouge, de bleu ou de brun - une teinte quasi subliminale. Ces cadres imitent le Formica et sont souvent pris pour tels. Quoi qu'il en soit, je préfère toujours un fini satiné neutre et souhaite que chaque photographie encadrée soit un objet aussi parfait que possible (avant de me tourner vers la photographie, je pratiquais la sculpture).

Lorsque des photographies en noir et blanc placées dans un cadre coloré, comme celle-ci, sont disposées à côté de photographies en couleur encadrées de gris, il se produit une chose curieuse : les photographies en noir et blanc semblent être en couleur.

Catalogue "Lynne Cohen - Faux Indices" - Exposition au Musée d'art contemporain de Montréal - du 7 février au 28 avril 2013 / Lynne Cohen & François LeTourneux (Page 14)