Lynne
Cohen / Estate
Untitled (Space Invaders) (Abstraction), 2002-2012
Untitled (Space Invaders) (Abstraction), 2002-2012

Lynne Cohen / Estate
Untitled (Space Invaders) (Abstraction), 2002-2012
Photographie couleur c-print
( 193 x 231 x 5 cm encadré )
Edition de 3 ex
Lynne Cohen & Galerie In Situ-fabienne leclerc, Grand Paris

Lynne Cohen / Estate
Untitled (Space Invaders) (Abstraction), 2002-2012
Solo Exhibition view :
Lynne Cohen : Depth on the Surface
(Curated by Bert Danckaert & Joachim Naudts)
Foto Museum (FOMU) Anvers, 2020 - 2021
© FOMU - ANVERS

Lynne Cohen / Estate
Untitled (Space Invaders) (Abstraction), 2002-2012
Solo Exhibition view :
Lynne Cohen : Depth on the Surface
(Curated by Bert Danckaert & Joachim Naudts)
Foto Museum (FOMU) Anvers, 2020 - 2021

Lynne Cohen / Estate
Untitled (Space Invaders) (Abstraction), 2002-2012
Solo Exhibition view :
Lynne Cohen : Depth on the Surface
(Curated by Bert Danckaert & Joachim Naudts)
Foto Museum (FOMU) Anvers, 2020 - 2021
© FOMU - ANVERS

Lynne Cohen / Estate
Untitled (Space Invaders) (Abstraction), 2002-2012
Solo Exhibition view :
Lynne Cohen : Depth on the Surface
(Curated by Bert Danckaert & Joachim Naudts)
Foto Museum (FOMU) Anvers, 2020 - 2021

Lynne Cohen / Estate
Untitled (Space Invaders) (Abstraction), 2002-2012
Solo Exhibition view :
Lynne Cohen : Depth on the Surface
(Curated by Bert Danckaert & Joachim Naudts)
Foto Museum (FOMU) Anvers, 2020 - 2021

Lynne Cohen / Estate
Untitled (Space Invaders) (Abstraction), 2002-2012
Solo Exhibition view :
Lynne Cohen : Depth on the Surface
(Curated by Bert Danckaert & Joachim Naudts)
Foto Museum (FOMU) Anvers, 2020 - 2021

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   J'ai insisté sur le fait que l'abstraction joue un grand rôle dans mon oeuvre, et c'est sans doute le cas dans cette photographie. L'aborder comme un document n'aurait que peu de sens. En effet, elle ne nous apprend rien sur les spas, les piscines ou l'exercice physique. Ce qui compte en premier lieu ici, ce sont les couleurs et le motif qui apparait sur le mur du fond; ce dernier me rapelle un tableau de Gerhard Richter, et il m'arrive même parfois d'appeler cette oeuvre "Untitled (Richter)". Mais la courbure des carreaux au fond de la piscine, ainsi que la manière dont le mur et les cinq appareils d'éclairage au plafond se reflètent dans l'eau, jouent également un rôle important.

 

     Tous ces éléments rendent l'image encore plus abstraite. Sans doute pourrait-on affirmer que cette photographie documente tout cela. Pour ma part, je préfère qualifier cette oeuvre d'abstraction "trouvée" (ready made). Ses qualités formelles sont si marquées qu'elle ne convainc pas moins quand on l'observe à l'envers. De fait, elle a été prise avec une chambre photographique de grand format où l'image est inversée comme dans une camera obscura. Mon intérêt pour l'abstraction n'est pas nouveau : les sols éraflés de mes premiers tirages contact en témoignent, comme le font le linoléum, le plastique, le contreplaqué ou le Formica, qui sont si présents dans mon travail. Tous ces matériaux possèdent une qualité incroyablement abstraite lorsqu'on les enregistre avec la précision d'une chambre photographique. Et, de fait, certaines de mes photographies, réalisées il y a trente, voire quarante ans, pourraient difficilement sembler plus abstraites.

    Je ne suis pas une artiste postmoderne qui tient le formalisme en aversion, au contraire : le modernisme, qui semble aujourd'hui refaire surface dans le monde de l'art (peut-être n'avait-il jamais disparu), a toujours nourri ma pratique. Cet intérêt pour les questions formelles prend un nouvel aspect dans mes oeuvres récentes. Il joue un rôle particulièrement important dans les photographies couleur de grand format que je réalise depuis 2009. Cette oeuvre en est un bon exemple, tout comme "Laboratory" (page 23). A mes yeux, l'emploi du grand format ne garantit pas à lui seul la valeur d'un tirage et ne fonctionne d'ailleurs pas pour toutes les photographies. Dans celle-ci, il fait ressortir le caractère abstrait de l'image et de l'endroit - à moins que ce caractère abstrait ne soit précisément la raison pour laquelle l'oeuvre s'adapte si bien au grand format.

 

 Catalogue "Lynne Cohen - Faux Indices" - Exposition au Musée d'art contemporain de Montréal - du 7 février au 28 avril 2013 / Lynne Cohen & François LeTourneux (Page 28-29)