Le titre de l'exposition est emprunté au genre artistique et littéraire du « réalisme magique » qui se caractérise par l'irruption de la magie, du rêve et du mythe dans des récits du quotidien, redessinant ainsi les frontières du réel. Les artistes de cette exposition explorent la façon dont la porosité entre « magie » et « réalité » peut ouvrir des espaces pour faire advenir d'autres horizons, en réponse à la prolifération des monocultures, aux vies précarisées et aux changements climatiques.

Lorsque le monde de la science et des faits tangibles est séparé de celui de la magie et de l'intuition, comment combler ce fossé, quelles en sont les séquelles, et comment y remédier ? L'exposition aborde ces questions à travers des oeuvres qui créent des univers singuliers par les moyens de la peinture, de l'image en mouvement, du son et de l'installation. Ces oeuvres s'aventurent dans divers lieux, du cosmos et de ses galaxies au laboratoire scientifique. Elles s'intéressent aux corps d?eau, aux peaux bactériennes ou à l'impression 3D, et elles étudient les processus géologiques se manifestant par des grondements souterrains ou le bruit d'une ville qui sombre. 

L'exposition présente différentes façons, complémentaires ou contradictoires, d'explorer les écosystèmes et les mythes du milieu « naturel », par le rêve, la matière ou la vie à l'état brut. Au confluent de l'analyse et de la spéculation, les artistes y emprunte des chemins variés pour tisser de nouveaux liens au sein d'une biosphère épuisée par l'exploitation, la dépossession et la dette.