Marina De Caro, Chromotopie de la Désobéissance Esquisse d'un opéra épistolaire | Marina De Caro
FRAC Franche-Comté

Commissariat : Sylvie Zavatta, directrice du Frac.
Exposition du 21 janvier au 12 mars 2023 au Frac Franche-Comté. Vernissage vendredi 20 janvier à 18h30 (entrée libre).

En parallèle de l'exposition "La Beauté du Diable".

Fortement engagée dans le militantisme féministe en Argentine et s’intéressant aux mouvements anarchistes, Marina De Caro fait partie d’un collectif poétique nommé « Cromoactivismo ». Composé de trois artistes et de deux théoriciennes de l’art*, celui-ci intervient, par le biais de la couleur, au sein d’événements politiques et sociaux.

Dans la production souvent expérimentale de Marina De Caro, l’espace, l’expérience du corps, la narration, l’intuition et l’émotion se répondent et s’entrecroisent au sein de grandes installations colorées.

En résidence au Frac depuis 2019, Marina De Caro a poursuivi ses recherches sur la couleur et s’est plus particulièrement intéressée à Charles Fourier et aux femmes qui, dans le sillage du philosophe bisontin du XVIIIe siècle, se sont inscrites dans un combat et une utopie.

C’est dans ce cadre qu’elle a développé le projet Chromotopie de la Désobéissance qui prend ici la forme d’une exposition vivante, avec pour objectif de trouver son aboutissement sous une forme scénique élargie à l’espace public.

Le musicien et compositeur argentin Axel Krygier a écrit la musique de ce projet qui se veut une esquisse d’opéra. Le « livret » est composé de lettres écrites par Marina De Caro à partir d’éléments et citations bibliographiques, créant ainsi une correspondance fictive entre des féministes françaises et argentines - Olympe de Gouges, Louise Michel, Gabrielle Petit, Voltairine de Cleyre, Rebecca West, Virginia Bolten, Pepita Gherra, América Scarfò, Raquel Gutiérrez Aguilar, Rita Segato - et Charles Fourier qui s’était ouvertement déclaré en faveur du féminisme.

L’opéra, tel que le conçoit Marina De Caro, est l’équivalent d’une symphonie mêlant sans hiérarchie la performance, le texte, la musique, la peinture, la danse, les image fixes et en mouvement. Une oeuvre transdisciplinaire en somme, lui permettant de construire un parcours sonore, visuel, poétique et politique autour de la couleur et du féminisme.

Avec cette oeuvre qui porte sur la mémoire, la politique et l’activisme, il s’agit pour Marina De Caro de tenter d’infiltrer notre histoire contemporaine en rendant visibles et audibles des archives de la désobéissance, de la dissidence et de l’utopie.

Au Frac le visiteur est convié à s’immerger dans une installation où flottent couleurs, musique et voix et où de façon ponctuelle interviennent des danseurs et musiciens. L’exposition est ainsi activée régulièrement et est amenée à évoluer au cours de sa présentation.

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FRAC Franche-Comté
Cité des Arts
25 000 Besançon